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Interview d'une enseignante - Cassandra

  • Photo du rédacteur: Miou Léonard
    Miou Léonard
  • 21 mai
  • 4 min de lecture

🏫 Une journée type en classe

Cassandra est titulaire en 1re primaire dans une école communale à Woluwé (Georges Désir). Après deux années d’études en philosophie, elle a effectué une année en remplacement. Cette année marque sa première expérience en tant que titulaire à part entière.

Elle arrive à l’école entre 7h15 et 7h30. Ce moment matinal lui permet de :


  • Finaliser les corrections

  • Préparer le programme de la journée

  • Effectuer les photocopies nécessaires


Elle a expérimenté la classe flexible, mais a finalement opté pour une organisation avec des places fixes : « La gestion des conflits était trop compliquée à gérer avec une classe flexible. »

Les élèves arrivent à 8h15. Ils commencent la journée par 15 minutes d’accueil, suivies des rituels :


  • Répartition des responsabilités

  • Date, météo, absents

  • Expression libre des émotions du matin


Ces rituels posent le cadre de la journée. Ensuite, les deux premières heures de cours commencent.

Avant la pause de 10h, un moment de collation est prévu. Le mardi, Cassandra surveille cette pause, qu’elle utilise parfois pour souffler ou avancer dans ses tâches. À 10h25, reprise des cours jusqu’à midi. Les enfants sont ensuite pris en charge par les monitrices, ce qui lui permet de profiter d’une vraie pause de 1h30.


Une fois par semaine, elle assure la surveillance de la sortie.

L’après-midi, après sa journée de classe, Cassandra rentre généralement vers 17h. Elle s’occupe de son bébé, puis reprend le travail entre 19h et 20h30 : corrections, préparation du cartable, planification.


♿ Peut-on être enseignant.e en étant en situation de handicap ou neuroatypique ?

« Oui, à 100 %. » Cassandra insiste sur un point essentiel : le soutien de l’équipe. Si l’équipe est bienveillante, à l’écoute, alors tout est possible.

Elle connaît d’ailleurs plusieurs enseignant·es neuroatypiques (TDAH, dys, etc.), et cela ne pose aucun problème avec les élèves. Au contraire : cela ouvre l’esprit des enfants. En revanche, la posture de la direction joue un rôle-clé. Tout dépend des valeurs inclusives qu’elle incarne (ou non).


🎯 Vision du métier : d’hier à aujourd’hui

Cassandra vient d’une famille d’instituteurs. Elle pensait connaître la réalité du métier… mais ne mesurait pas la charge administrative : registres, bulletins, réunions de parents, suivi des absences, mails…

« En stage, on prépare des séquences “parfaites”. Mais dans la réalité, les préparations ne sont pas toujours à jour. Ce n’est pas la priorité du quotidien, même si c’est obligatoire. » Ce décalage entre la théorie et la réalité a été un vrai choc.


✨ Si tu avais une baguette magique…

Elle éclate de rire : « Gros sujet ! » Voici ce qu’elle changerait :

  • Réduire le nombre d’élèves par classe : 24, c’est beaucoup trop pour répondre aux besoins de chacun.

  • Revaloriser le métier dans la société.

  • Repenser le système de nomination, aujourd’hui trop instable.

  • Augmenter les budgets : elle dépense de sa poche entre 100 et 150 € par mois en matériel pédagogique (elle favorise les ateliers).


💖 Le plus satisfaisant ?

  • Voir les élèves progresser, notamment les plus jeunes (leurs premières lectures, leurs calculs, leur fierté).

  • Avec les plus grands (P5–P6), elle aime les débats, les discussions, les découvertes.

  • Les sorties scolaires sont enrichissantes autant pour les élèves que pour elle.


😓 Et le plus difficile ?

Ce qui la frustre le plus, c’est l’inégalité entre les élèves — et parfois entre les familles. Certains enfants n’ont aucun soutien à la maison. « On voudrait sauver tout le monde, mais ce n’est pas toujours possible », dit-elle, faute de moyens politiques ou familiaux.


📄 À quoi ne t’attendais-tu pas ?

La paperasse. C’est ce qui prend le plus de place dans son métier : mails, documents administratifs, préparations, bulletins…


🧩 Ses 3 conseils pour devenir une super enseignante

  1. Fais-toi confiance et amuse-toi : c’est essentiel.

  2. Prends du temps pour toi : s’aérer, c’est vital pour garder son énergie.

  3. Demande de l’aide : ton entourage, Internet, les sites pédagogiques… on ne peut pas tout faire seul·e.


🤝 As-tu déjà travaillé avec des co-enseignant·es ?

Oui, cette année, une collègue intervient une heure par semaine dans sa classe. Elle mène des ateliers manuels (tissage, couture…) avec un groupe pendant que Cassandra travaille la lecture en petit comité. « C’est très riche… même si l’organisation demande de l’adaptation. »


🚧 Son plus grand challenge ?

L’administratif, sans hésiter. Lors de son évaluation, elle n’avait aucune préparation écrite à présenter. Depuis, elle s’est fixé un objectif : avoir toutes ses prépas à jour pour une matière d’ici la fin de l’année.


🎤 Le mot de la fin

« Fais ce métier pour toi et pour les enfants. » Ignore les critiques inutiles. Certaines équipes peuvent être jugeantes ou peu soutenantes. Ce qui compte, c’est ta classe, tes élèves. Elle raconte qu’une amie frôle le burn-out à cause d’un environnement toxique. Elle conclut : « Reste centrée sur ta mission. Les enfants, eux, savent pourquoi tu es là. »

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